Les stratèges et le statisticien
Résumé
Athènes, été 406 avant notre ère. Périclès le jeune, Diomédon, Lysias, Aristocratès, Thrasyllos et Erasinidès, stratèges rentrés victorieux des îles Arginuses, sont condamnés à mort pour avoir manqué aux responsabilités qui leur incombaient de relever les naufragés après la bataille, et exécutés.
Athènes, été 2017 de notre ère. Andréas Georgiou, ancien président de l’Autorité Hellénique des Statistiques (Elstat), est reconnu coupable de manquement à son devoir pour avoir transmis irrégulièrement à Eurostat les statistiques de la dette et du déficit grecs pour l’année 2009, et condamné à deux ans de prison avec sursis.
Il y a 2400 ans comme aujourd’hui, on s’indigne, on s’enflamme, on polémique. À tort ou à raison, peu importera ici. L’historien n’est ni juge ni moraliste, il ne cherche qu’à comprendre et expliquer les faits qui se sont produits et, au-delà des parallèles anecdotiques, est parfois amusé des correspondances qu’il établit, des échos qu’il réveille. Or, à la relecture des sources anciennes sur le célèbre procès des Arginuses, certains éléments structurels communs avec l’affaire Georgiou apparaissent.